Méditations

Commentaire biblique mensuel

Choisir d’aimer

1 Jean 3, 11-18
Ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c’est que nous devons nous aimer les uns les autres, et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il  ? parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. Nous avons connu l’amour, en ce que celui-là a donné sa vie pour nous  ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. (1 Jean 3, 11-18)

Dans aucun passage de la première épitre de saint Jean, le mot « frère » ne revient aussi souvent que dans ces quelques versets : au pluriel ou au singulier, il y revient sept fois. Et mystérieuse coïncidence : dans l’histoire de Caïn et Abel à laquelle notre passage se réfère (Genèse 4, 1-16), ce même mot se retrouve aussi sept fois. Cela n’est peut-être dû qu’à un hasard, mais oriente d’emblée notre attention dans une certaine direction : quand des frères et des sœurs se trouvent ensemble, aimer ne va pas de soi. Une rivalité risque de s’installer, des conflits vont naître. Comment faut-il alors se comporter ?

« Pas comme Caïn », dit notre passage (v. 12), mais comme « celui-là » (v. 16). Et « celui-là », c’est évidemment Jésus. On dirait que l’auteur pointe son doigt vers lui.

Caïn se sentait menacé par son frère, car celui-ci était apparemment mieux accepté. Pour ne pas sentir cette menace, il lui fallait éliminer ce frère, l’exclure de son horizon. Et « celui-là », Jésus, comment a-t-il fait ? Sa vie terrestre passagère et fragile (son « âme », comme dit le texte au verset 16), il a pu la « déposer pour ses frères », la donner pour les autres. Tandis que l’un vivait en réalité dans un univers de mort, où non seulement tout finit par succomber à la mort, mais où on inflige aussi la mort à ceux qui nous menacent, l’autre « celui-là » nous met dans une situation complètement renversée, grâce à lui nous sommes établis dans la vie (v. 14), et cette vie est éternelle (v. 15). Il est donc possible de nous ouvrir aux autres (v. 17) sans nous sentir menacés, et de tout donner pour eux, jusqu’à notre propre vie (v. 16).

Pour l’auteur de l’épitre, l’amour fraternel se situe au cœur de cette opposition entre la vie et la mort. Aimer, c’est faire un choix. Il s’agit de « choisir d’aimer », comme disait frère Roger. Même si, d’après une certaine littérature juive, nous devons avoir pitié de Caïn, puisqu’il est en nous tous, nous devons choisir de ne pas faire comme lui. Choisir donc la vie donnée dans le Christ plutôt que l’univers de mort qui nous entoure naturellement.

Aimer, c’est vivre et faire vivre. Vivre de la seule vie véritable, celle qui est éternelle. La recevoir toujours à nouveau, malgré notre indignité, et la communiquer aux autres qui sont pauvres comme nous. Il est possible que cette épitre combatte les idées de certains chrétiens qui, à l’affût de pensées élevées et spirituelles, se croyaient au-dessus des simples croyants et méprisaient des gestes comme ceux d’ouvrir son cœur et de partager ses biens (v. 17).

L’amour suit toujours une ligne descendante. Jamais il ne se contente de paroles, d’idées ou de sentiments. Il se laisse toucher par la misère très concrète qu’il voit et qui le met réellement dans l’embarras. Il cherche des moyens pour y faire face, se donne inlassablement de la peine et ne recule jamais devant le labeur le plus humble.

Cependant, saint Jean lie cette nécessité de prouver l’amour par des actes à un pressant appel à aimer « dans la vérité » (v. 18). Par là, il ne veut pas tellement dire que l’amour doit être sincère et supporter l’épreuve de la vérité. Le mot « vérité » renvoie chez lui à ce que Dieu a fait entrevoir de lui-même, à la façon dont Jésus a révélé ce qu’est l’amour (v. 16).

Même si nous en avons tous l’intuition et y aspirons tous, nous ne savons pas ce qu’est aimer. Ce que nous appelons amour ne l’est pas toujours. Pour deviner tout ce qui est contenu en ce mot, nous avons à regarder longuement l’exemple de Jésus, lui qui ne s’est jamais mis au-dessus de ses frères, lui qui, en plus, n’a pas hésité à donner sa vie. La vérité de notre amour ne se laisse pas juger d’après des critères purement humains, psychologiques. Elle est dans ce que Jésus nous a donné de voir et de comprendre.

On pourrait résumer notre passage en disant qu’aimer, c’est faire le choix de la vie et de la vérité. Si ces mots n’ont plus aujourd’hui le sens plein et profond qu’ils avaient pour saint Jean, laissons-nous pourtant attirer par eux en leur donnant toute la fraîcheur et l’amplitude révélées en Jésus.

01
Si aimer est un devoir pour le chrétien, un commandement, comment nous pénétrer toujours plus de cette certitude que rien n’est plus beau que d’aimer, puisque l’amour triomphe de la mort ?
02
Comment enraciner toujours plus notre amour des autres dans la vie véritable ? Comment l’orienter selon la vérité de l’Évangile ?

Méditations récentes

Commentaire biblique mensuels

Cheminer ensemble

Luc 10,1-11

Après cela, le Seigneur choisit soixante-douze autres disciples et les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et tous les endroits où lui-même devait se rendre. Il leur disait : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. En route ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne prenez ni bourse, ni sac, ni chaussures ; ne vous arrêtez pas en chemin pour saluer quelqu’un. Quand vous entrerez dans une maison, dites d’abord : “Paix à cette maison.” Si un homme de paix habite là, votre souhait de paix reposera sur lui ; sinon, retirez votre souhait de paix. Demeurez dans cette maison-là, mangez et buvez ce que l’on vous y donnera, car l’ouvrier a droit à son salaire. Ne passez pas de cette maison dans une autre. Quand vous entrerez dans une ville et que l’on vous recevra, mangez ce que l’on vous présentera ; guérissez les malades de cette ville et dites à ses habitants : “Le règne de Dieu est tout proche de vous.” Mais quand vous entrerez dans une ville et que l’on ne vous recevra pas, allez dans les rues et dites à tous : “Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds. Pourtant, sachez bien ceci : le règne de Dieu est tout proche de vous.” »

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« N’ayez pas peur ! »

Matthieu 28, 5-20

L’ange prit la parole et dit aux femmes : « N’ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu’on a cloué sur la croix ; il n’est pas ici, il est revenu de la mort à la vie comme il l’avait dit. Venez, voyez l’endroit où il était couché. Allez vite dire à ses disciples : “Il est revenu d’entre les morts et il va maintenant vous attendre en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d’une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples de Jésus. Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue ! » Elles s’approchèrent de lui, saisirent ses pieds et l’adorèrent. Jésus leur dit alors : « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » […] Les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la colline que Jésus leur avait indiquée. Quand ils le virent, ils l’adorèrent ; certains d’entre eux, pourtant, eurent des doutes. Jésus s’approcha et leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc auprès des gens de toutes les nations, et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et sachez-le : je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,5–20)

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Espérer pour tous

1 Pierre 3, 18-22

Le Christ lui-même a souffert, une fois pour toutes, pour les péchés des humains ; innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous amener à Dieu. Il a été mis à mort dans son corps humain, mais il a été rendu à la vie par le Saint-Esprit. Par la puissance de cet Esprit, il est même allé prêcher aux esprits emprisonnés, c’est-à-dire à ceux qui, autrefois, se sont opposés à Dieu, quand il attendait avec patience à l’époque où Noé construisait l’arche. Un petit nombre de personnes, huit en tout, entrèrent dans l’arche et furent sauvées par l’eau. C’était là une image du baptême qui vous sauve maintenant ; celui-ci ne consiste pas à laver les impuretés du corps, mais à demander à Dieu une conscience purifiée. Il vous sauve grâce à la résurrection de Jésus-Christ, qui est allé au ciel et se trouve à la droite de Dieu, où il règne sur les anges et les autres autorités et puissances célestes. (1 Pierre 3,18-22)

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Ouvrir un chemin d’espérance

Isaïe 61, 1-3a

L’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a choisi pour son service ; il m’a donné pour mission d’apporter aux pauvres une bonne nouvelle et de prendre soin des désespérés ; ma mission est de proclamer aux captifs qu’ils seront libres désormais, et de dire aux prisonniers que leurs cachots vont s’ouvrir ; ma mission est d’annoncer l’année où le Seigneur manifestera sa faveur à son peuple, le jour où notre Dieu prendra sa revanche sur ses ennemis ; je suis envoyé pour apporter un réconfort à ceux qui sont en deuil. Ils portent le deuil de Sion, mais j’ai mission de remplacer les marques de leur tristesse par autant de marques de joie : la cendre sur leur tête sera remplacée par un splendide turban, leur mine douloureuse par une huile de joie, leur air pitoyable par un habit de fête. (Isaïe 61, 1-3a)

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Suivre avec soin le chemin que Dieu nous indique

Michée 6,6-8

« Quelle offrande devons-nous apporter lorsque nous venons adorer le Seigneur, le Dieu très-haut ? Faut-il lui offrir en sacrifices complets des veaux d’un an ? Le Seigneur désire-t-il des béliers innombrables, des flots intarissables d’huile ? Devons-nous lui donner nos enfants premiers-nés pour qu’il pardonne nos révoltes et nos infidélités ? » On vous a enseigné la conduite juste que le Seigneur exige des humains : il vous demande seulement de respecter les droits des autres, d’aimer agir avec bonté et de suivre avec soin le chemin que lui, votre Dieu, vous indique.

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L’amour est constructif

1 Corinthiens 8, 1-13

Examinons maintenant la question de la viande provenant de sacrifices offerts aux idoles : il est vrai que nous avons tous la connaissance, comme vous le dites. Mais cette connaissance rend l’être humain prétentieux, tandis que l’amour est constructif, il renforce les relations. Celui qui s’imagine connaître quelque chose ne connaît pas encore comme il devrait connaître. Mais celui qui aime Dieu est connu par lui. La question est donc la suivante : peut-on manger de la viande provenant de sacrifices offerts aux idoles ? Nous savons bien qu’une idole ne représente rien de réel dans le monde et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Même s’il y a de prétendus dieux au ciel et sur la terre, et, en fait, il y a beaucoup de « dieux » et de « seigneurs », il n’en est pas moins vrai que pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, qui a créé toutes choses et pour qui nous vivons ; il n’y a également qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses existent et par qui nous vivons. Mais tous n’ont pas la connaissance. Certains ont été tellement habitués aux idoles que, maintenant encore, ils mangent la viande des sacrifices comme si elle appartenait à une idole ; leur conscience est faible et ils se sentent souillés par cette viande. Ce n’est pourtant pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu : nous ne perdrons rien si nous n’en mangeons pas, et nous ne gagnerons rien non plus si nous en mangeons. Cependant, prenez garde que la liberté avec laquelle vous agissez n’entraîne dans l’erreur les personnes qui sont faibles dans la foi. En effet, si quelqu’un de faible te voit, toi qui as la « connaissance », en train de manger dans le temple d’une idole, ne se sentira-t-il pas encouragé dans sa conscience à manger de la viande offerte aux idoles ? Et ainsi ce faible, ce frère ou cette sœur pour qui le Christ est mort, va se perdre à cause de ta « connaissance » ! En péchant de cette façon contre vos frères ou sœurs, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre le Christ lui-même. C’est pourquoi, si un aliment détourne mon frère ou ma sœur de la foi, je ne mangerai plus jamais de viande afin de ne pas le détourner de Dieu. (1 Corinthiens 8, 1-13)

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Discerner la présence de Dieu

1 Samuel 16, 1.6-13

Le Seigneur dit à Samuel : « T’affligeras-tu encore longtemps au sujet de Saül, alors que moi-même je l’ai rejeté et qu’il ne pourra plus être roi d’Israël ? Prends de l’huile et mets-toi en route. Je t’envoie chez Jessé, à Bethléem, car j’ai choisi parmi ses fils le roi qu’il me faut. » (…) Lorsque Jessé et ses fils arrivèrent, Samuel aperçut Éliab et se dit : « C’est certainement lui que le Seigneur a choisi. » Mais le Seigneur lui dit : « Ne te laisse pas impressionner par sa mine et sa taille imposante, car je ne l’ai pas choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes ; les hommes s’arrêtent aux apparences, mais moi, je vois jusqu’au fond du cœur. »Jessé appela ensuite Abinadab et le fit passer devant Samuel, qui déclara : « Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci. » Jessé fit passer Chamma, mais Samuel répéta : « Le Seigneur n’a pas non plus choisi celui-ci. » Jessé fit ainsi passer sept de ses fils devant Samuel, mais Samuel lui dit : « Le Seigneur n’a choisi aucun d’eux. » Puis il ajouta : « Sont-ils tous là ? » — « Non, répondit Jessé ; il y a encore le plus jeune, David, qui garde les moutons. » — « Envoie-le chercher, ordonna Samuel. Nous ne commencerons pas le repas sacrificiel avant qu’il soit là. »Jessé le fit donc venir. Le jeune homme avait le teint clair, un regard franc et une mine agréable. Le Seigneur dit alors à Samuel : « C’est lui, consacre-le comme roi. » Samuel prit l’huile et en versa sur la tête de David pour le consacrer, en présence de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David, et fut avec lui dès ce jour-là. Ensuite Samuel s’en retourna à Rama. (1 Samuel 16, 1.6-13)

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La lumière d’une création nouvelle

Jean 20, 11-17

Marie de Magdala était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se penche vers le tombeau et elle voit deux anges vêtus de blanc [...] « Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis. » [...] Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui signifie maître. Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » (Jean 20:11-17)

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Le baptême de Jésus

Marc 1,7-11

Jean le Baptiste proclamait : « Quelqu’un qui est plus fort que moi vient après moi ; je ne suis pas digne de me baisser pour délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau, mais lui, il vous baptisera dans l’Esprit saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, une localité de Galilée, et Jean le baptisa dans le Jourdain. Au moment où Jésus remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit saint descendre sur lui comme une colombe. Et une voix se fit entendre des cieux : « Tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve toute ma joie. »